Le château de Fabrègues a été construit au XVIIe siècle à flancs de coteaux. Quatre tours rondes coiffées de tuiles vernissées symbolisant les quatre saisons encadrent cette architecture si typiquement provençale. Il est devenu en 2009 ma maison, mon refuge, où je vais me ressourcer aussi souvent que possible.
Je me souviens de notre première visite. Pour y arriver, il avait fallu parcourir un long chemin sur des kilomètres, traversant de vieilles terres, de petits villages charmants, et nous avions l’impression de remonter le temps.
Là, au détour d’un virage, et dans l’isolement total, le château m’est apparu, enchâssé dans la végétation. J’en suis tombé amoureux immédiatement. Une grande terrasse surplombait un paysage de collines et de bois immense ; j’ai ressenti ce calme absolu, cette sérénité que je recherchais, je me suis senti chez moi.
Il nous aura fallu près de cinq ans de travaux, menés avec passion et détermination pour redonner vie à cette bâtisse au destin crépusculaire, et au jardin d’origine qui avait disparu. C’était un projet fou, démesuré, tant le domaine était resté à l’abandon pendant près d’un siècle.
Je me suis entouré d’artisans exceptionnels, et ensemble nous avons petit à petit redonné vie à ce qui est devenu mon havre de paix.
Aujourd’hui je m’autorise à dire, sans orgueil, que Fabrègues est l’expression pleine et entière de mon goût. Une sorte de manifeste.
Le domaine est un lieu en perpétuelle évolution, je veux en faire un lieu vivant, un lieu de recherches, de projets, de rencontres, d’imagination et de liberté.
L’art contemporain est à mes yeux indissociable d’un projet harmonieux ; il est fondamental, dans mon travail en général. Fabrègues incarne en ce sens ma vision. La bas il me semble que les œuvres dialoguent entre elles, de concert avec l’environnement même, elles créent l’âme du domaine.
Au pied du château, j’ai voulu faire de la petite chapelle un espace dédié à toutes les méditations et dans lequel l’art a pleinement sa place. Quelques bancs en bois très simples permettent de se poser pour contempler la fresque d’enfants réalisée par Claire Tabouret.
Enfin le parc, dessiné par le paysagiste Louis Benech fait l’objet de toute attention. Moi qui dans une autre vie aurait voulu été botaniste… Je soigne mon jardin avec ferveur, il est vivant, rebelle mais fidèle, et ne cesse de m’inspirer.